Variole du singe : point de situation en France au 23 mars 2023

Santé publique France publie un point de situation au 23 mars 2023 sur les cas de variole du singe (mpox en anglais et anciennement monkeypox) suite au signalement et à l’investigation de cas groupés en région Centre-Val de Loire.

Publié le 30 mars 2023
Dans cet article

Eléments nouveaux depuis le dernier bilan du 24 janvier 2023

  • Survenue de 17 cas groupés de mpox en région Centre-Val de Loire 
  • 1 autre cas déclaré hors de ce cluster 
  • Les caractéristiques des cas recensés restent inchangées

Ce bilan inclut les cas confirmés biologiquement par PCR ou non. Ces derniers incluent les cas probables (signes cliniques évocateurs + contact à risque d’un cas confirmé) et les cas possibles (signes cliniques évocateurs + exposition à risque d’infection).   

Au niveau international et du fait de différences dans les protocoles de surveillance selon les pays, les cas confirmés biologiquement restent l’indicateur de référence pour comparer les situations épidémiologiques entre pays.

Point de situation en France

Début mai 2022, des cas de variole du singe (mpox) sans lien direct avec un voyage en Afrique du Centre ou de l’Ouest où le virus est présent, ou avec des personnes de retour de voyage, ont été signalés en Europe et dans le monde. Depuis cette date, la maladie fait l’objet, en France comme en Europe, d’une surveillance renforcée reposant sur la Déclaration Obligatoire dont le formulaire a été spécifiquement mis à jour. 

Au 23 mars 2023 à 12h00, 5 000 cas d’infection à virus mpox ont été recensés en France, soit 18 cas supplémentaires depuis le bilan du 24 janvier. Parmi ces 5 000 cas, 4 144 (83 %) ont été confirmés biologiquement et 856 (17 %) sont des cas probables ou possibles, non confirmés biologiquement. 

La répartition des cas par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue) est présentée en figure 1 et 2. La région Ile-de-France concentre le plus grand nombre de cas (3 120, soit 63 %), suivie de l’Auvergne-Rhône-Alpes (356 cas), de la Provence-Alpes-Côte d’Azur (334 cas), et de l’Occitanie (330 cas) ; 27 cas résident à l’étranger. Les 18 nouveaux cas déclarés depuis le dernier bilan concernent tous des hommes et 17 d’entre eux ont été diagnostiqués en région Centre-Val de Loire (Cf. infra).

La très grande majorité des cas adultes déclarés à ce jour sont de sexe masculin et 2,9% sont des femmes de plus de 15 ans (143 cas, dont 113 cas confirmés biologiquement et 30 cas non confirmés). Aucun cas féminin n’a été diagnostiqué depuis le bilan du 24 janvier 2023.
L’âge médian des cas adultes est de 36 ans ; 25 % des cas ont moins de 29 ans et 25 % ont de 43 à 81 ans.
Vingt-quatre enfants de moins de 15 ans (0,5 % du total des cas) ont été déclarés depuis mai 2022 (12 cas confirmés biologiquement et 12 cas non confirmés). Aucun cas pédiatrique n’a été diagnostiqué depuis le bilan du 24 janvier 2023.
 
Les cas non confirmés biologiquement ont un profil comparable aux cas confirmés : 3,7 % des adultes sont de sexe féminin (vs. 2,8% des cas adultes confirmés), l’âge médian des adultes est de 36 ans comme chez les cas confirmés et la majorité réside en Ile-de-France (72 % vs. 60% des cas confirmés). 

Parmi l’ensemble des cas pour lesquels l’information est disponible, 101 (2,0 %) ont été hospitalisés pour la prise en charge de leur infection par le virus mpox ; cette proportion est stable dans le temps. 

Aucun décès n’a été signalé à ce jour.

La distribution des cas selon la date de début des symptômes (lorsque celle-ci est connue) et le type de cas (confirmés biologiquement ou non) est présentée en figure 3. La date de début des symptômes des cas s’étend entre le 7 mai 2022 et le 12 mars 2023. Compte tenu des délais de déclaration, les données des dernières semaines ne sont pas consolidées. Les déclarations reçues ne mentionnent pas toujours la date de début des symptômes. En alternative de cette information, la distribution des cas selon leur date de signalement est présentée en figure 4.

Figure 1. Cas de variole du singe totaux (n= 4 973 cas) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai 2022-mars 2023 (données au 23/03/2023 – 12h00)
Figure 1. Cas de variole du singe totaux (n= 4 973 cas) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai 2022-mars 2023 (données au 23/03/2023 – 12h00)
Figure 2. Cas confirmés biologiquement (n= 4 122) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai 2022-mars 2023 (données au 23/03/2023 – 12h00)
Figure 2. Cas confirmés biologiquement (n= 4 122) par région de résidence (ou par région de signalement lorsque la région de résidence est inconnue), France, mai 2022-mars 2023 (données au 23/03/2023 – 12h00)
Figure 3. Cas de variole du singe (n= 3 779 cas, nombre de données manquantes = 1 221) par semaine de début des symptômes et selon le type de cas (confirmé biologiquement ou non), France, mai 2022-mars 2023 (données au 23/03/2023 – 12h00)
Figure 3. Cas de variole du singe (n= 3 779 cas, nombre de données manquantes = 1 221) par semaine de début des symptômes et selon le type de cas (confirmé biologiquement ou non), France, mai 2022-mars 2023 (données au 23/03/2023 – 12h00)
Les données des trois dernières semaines ne sont pas totalement consolidées.
Figure 4. Cas de variole du singe (n= 4 998 cas, nombre de données manquantes = 2) par semaine de signalement et selon le type de cas (confirmé biologiquement ou non), France, mai 2022-mars 2023 (données au 23/03/2023 – 12h00).
Figure 4. Cas de variole du singe (n= 4 998 cas, nombre de données manquantes = 2) par semaine de signalement et selon le type de cas (confirmé biologiquement ou non), France, mai 2022-mars 2023 (données au 23/03/2023 – 12h00).
Les données de la dernière semaine ne sont pas totalement consolidées. Le creux de déclaration observé en semaine 28 (du 11 au 17 juillet) peut s’expliquer par le jour férié du 14 juillet.

Cas groupés en région Centre-Val de Loire, janvier à mars 2023

Entre le 1er janvier 2023 et le 23 mars 2023, 17 cas masculins confirmés ont été signalés en région Centre-Val de Loire, dont 14 depuis le 1er mars 2023. 

L’investigation réalisée a permis de montrer que tous ces cas concernaient des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), dont plusieurs ont rapporté avoir eu plusieurs partenaires sans être toujours en capacité de les identifier.  Aucune soirée ou événement commun aux cas n'a été identifiée.

Les cas sont âgés de 24 à 56 ans (médiane de 40 ans). Les caractéristiques cliniques de ces cas restent similaires à ceux précédemment observés ; aucun cas n’a nécessité d’hospitalisation.

Six des 17 cas n’ont reçu aucune vaccination contre la variole, 1 a rapporté avoir un schéma de vaccination non complet (vaccination dans l’enfance avec un vaccin antivariolique de 1ère génération) et 10 ont rapporté un schéma complet de vaccination : 5 avec un vaccin antivariolique de 1ère génération dans l’enfance + 1 dose de vaccin de 3ème génération en 2022, et 5 avec 2 doses de vaccin de 3ème génération en 2022. 
Compte-tenu de la proportion élevée (59%) de vaccinés dans ce cluster, des investigations ont été réalisées par Santé publique France et le Centre régional de pharmacovigilance de Tours. La proportion de cas vaccinés est plus élevée que ce qui est observé au niveau national (25% des cas masculins de mpox déclarés entre octobre et février 2023 en France concernaient des hommes vaccinés). Il convient d’attendre les résultats des études d’efficacité en vie réelle qui permettront de mieux interpréter ces données. A ce jour, on ne dispose que peu de recul sur l’efficacité des vaccins de 3ème génération contre l’infection par mpox. Il n’existe pas de données sur la protection à long terme après un schéma complet de vaccination, ni dans des sous-groupes de population. Ces vaccins font l’objet d’un suivi de pharmacovigilance coordonné par l’ANSM. A ce jour, aucun signal n’a été émis sur la qualité ou la sécurité de ces vaccins. 

Cet épisode suggère à ce stade une transmission localisée sur le secteur de la Touraine, dans un contexte de quasi absence de cas signalés dans le reste du pays. Parmi les cas signalés, certains ont indiqué des contacts à risque et expositions dans d'autres régions, notamment en Ile-de-France. 
Après une semaine sans signalement, un nouveau cas a été signalé le 24 mars et est en cours d’investigation.

 

Dans l’attente de données robustes sur l’efficacité en vie réelle des vaccins contre mpox, ce cluster incite à la vigilance. Des infections par mpox peuvent survenir chez des personnes ayant reçu un schéma complet de vaccination, et il est important de penser à ce diagnostic en cas d’éruption cutanée ou muqueuse, y compris chez des personnes correctement vaccinées. La surveillance du mpox nécessite que le statut vaccinal soit recueilli pour l’ensemble des cas de mpox faisant l’objet d’une déclaration obligatoire. 

Cet épisode suggère à ce stade une transmission localisée sur le secteur de la Touraine, dans un contexte de quasi absence de cas signalés dans le reste du pays. Les recommandations de prévention restent d’actualité, en particulier l’évitement des rapports sexuels en cas de lésions évocatrices de mpox et l’usage du préservatif durant 2 mois après guérison. La vaccination reste recommandée, et reste efficace chez la majorité des personnes ayant reçu un schéma vaccinal complet pour prévenir le risque d’infection. Il est important de vérifier que les personnes éligibles*, dont les HSH multipartenaires, sont à jour de la vaccination contre mpox. Pour les personnes nées avant 1979, en l'absence de la preuve de vaccination antivariolique sur le carnet ou de cicatrice caractéristique, il est recommandé qu’elles reçoivent une 2e dose de vaccin de 3ème génération.

Après le pic de contaminations atteint fin juin/début juillet, le nombre de cas a fortement diminué qu’il s’agisse de cas confirmés biologiquement ou non confirmés, et de très rares cas ont été signalés entre novembre 2022 et février 2023. Des cas pourraient cependant ne pas recourir aux soins et ne pas être diagnostiqués ni déclarés.

Ce faible niveau d’incidence apparente est également observée au niveau mondial, avec une centaine de cas déclarés chaque semaine, et moins de 10 en Europe au cours des 3 dernières semaines (https://worldhealthorg.shinyapps.io/mpx_global/). 

Dans l’attente d’avoir des données robustes sur l’efficacité en vie réelle des vaccins contre mpox, le cluster actuellement suivi en région Centre Val de Loire appelle à la vigilance à l’approche de la saison des festivals internationaux HSH et des marches des fiertés. Les recommandations de prévention restent d’actualité, en particulier l’évitement des rapports sexuels en cas de lésions évocatrices de mpox, et l’usage du préservatif. 

Des infections par mpox peuvent survenir chez des personnes ayant reçu un schéma complet de vaccination, et il est important de penser à ce diagnostic en cas de lésions typiques de mpox y compris chez des personnes correctement vaccinées. La surveillance du mpox nécessite que le statut vaccinal soit recueilli pour l’ensemble des cas de mpox faisant l’objet d’une déclaration obligatoire.

Les actions d’information et de prévention

Sexosafe (sexosafe.fr) continue de traiter l’infection à mpox sur ses comptes sociaux pour maintenir le sujet actif auprès des publics concernés.
Par ailleurs, les affichettes et les flyers incitant à l’auto-surveillance des symptômes et à la vaccination sont toujours disponibles.

Pour les commander :

  1. Rendez-vous sur https://moncoupon.santepubliquefrance.fr/ 
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Une seule commande autorisée. Campagne ouverte jusqu’au 29/12/2023. Dans la limite des stocks disponibles. 

Consultez les points de situation précédentsAfficherMasquer

* Avis du 7 juillet 2022 du collège de la Haute autorité de santé relatif à la vaccination contre le virus Monkeypox en préexposition des personnes à haut risque d’exposition 
https://has-sante.fr/jcms/p_3351308/fr/avis-n2022-0039/ac/sespev-du-7-juillet-2022-du-college-de-la-haute-autorite-de-sante-relatif-a-la-vaccination-contre-le-virus-monkeypox-en-preexposition-des-personnes-a-haut-risque-d-exposition