Comment se terminent les épidémies ?

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Comment se terminent les épidémies ?

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Alors que la planète entière espère aujourd'hui la fin de la pandémie, nos aïeux, bien plus fatalistes, ont connu de nombreuses épidémies au cours de leur vie. Mais comment se sont-elles terminées ?

C’est un immense incendie qui met fin à la peste de 1665 à Londres. Mais en général, les épidémies ne s’arrêtent pas de cette façon… Voici comment elles peuvent se terminer.

L'immunité

On a fini par être immunisé par la plupart des maladies infectieuses, car une fois qu’une grande partie de la population est atteinte, le virus s'éteint n’ayant nulle part où s’accrocher. C’est ce qui se passait avec la variole au début du XVIIIe siècle en France. 

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"C’est ce qu’on voyait avec les grandes épidémies de variole où les survivants, il y en avait heureusement, étaient très, très bien immunisés et au fond on voyait disparaître dans une région, pour une génération éventuellement, la maladie. On immunisait les enfants assez tôt dans la vie avec des contenus de pustules de varioleux qui apparaissaient pas trop graves. Et ça a été un peu le début du principe de la vaccination, mais en utilisant le micro-organisme pathogène lui-même", approfondi Philippe Sansonetti, chercheur en microbiologie. 

Mais la technique de l’immunisation a ses limites, des milliers de morts pouvaient être recensés avant que la population soit immunisée. Une fois plusieurs générations passées, une épidémie peut resurgir, le virus ayant muté. Cela a d'ailleurs été le cas avec la peste, des siècles durant. 

La quarantaine

Les quarantaines existent depuis bien longtemps. Nées dans les ports, elles se développent ensuite dans les villes. Souvent efficace, ce confinement a permis de stopper l’épidémie de SRAS en 2003 et Ebola en 2016. 

"Ebola est un cas vraiment intéressant parce que l'épidémie a été contrôlée uniquement par des mesures d’identification, d’encerclement et d’isolement. C’est probablement la première maladie où les interventions sur le terrain ont autant impliqué des médecins, des épidémiologistes que des sociologues et des anthropologues. Ce qui a permis d’identifier très précisément les zones et les sources de contamination. En particulier les événements funéraires, les situations de regroupements traditionnels qui, peut-être, seraient passés inaperçus dans d’autres circonstances", développe Philippe Sansonetti. 

Comme immunisation, la quarantaine ne peut pas être 100% efficace. Au Moyen Âge, pendant les épidémies de peste, de grands murs étaient construits autour de certains quartiers pour isoler le virus. Mais les rats, ainsi que les humains, arrivaient à se frayer des passages pour contourner les règles. 

Les traitements médicaux

En 1849, John Snow, médecin britannique, invente ce qu’on appelle aujourd’hui l’épidémiologie : chercher l’origine du virus, l’isoler et le traiter. Il découvre, dans un quartier de Londres, que le choléra se diffuse par une pompe à eau. Il décide alors de partir à la chasse au choléra en isolant les “foyers épidémiologiques”, puis le vaccin suivra car pour totalement éradiquer une maladie, c'est la seule solution. 

"_Sans vaccin efficace, a priori, on ne peut pas éradiquer une maladie. Sauf si la maladie, d’un seul coup devient très amicale avec l’homme et décide de disparaître toute seule, mais n’y comptez pas trop. Et un exemple typique c’est le Sida, sans vaccin, vous voyez bien qu’on peine à limiter la propagation du virus, en particulier dans les régions les plus pauvre_s", explique Philippe Sansonetti**.** 

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L’espoir d’une fin d’épidémie anime aujourd’hui la planète entière. La recherche internationale tente de mettre au point un vaccin. Les espoirs reposent entièrement sur la science. Nos aïeuls, eux, ont grandi avec de nombreuses épidémies et le pessimisme qui les accompagne.  

"On ne se rend pas compte à quel point les sociétés de nos aïeux étaient fatalistes. Ils savaient que lorsqu'une épidémie de variole débarquait dans une région, il y allait avoir beaucoup de morts. Tout un comportement s'était construit autour du fatalisme et de l’espoir religieux, qui a quand même passablement diminué dans nos sociétés modernes, qui sont en réalité plus sur un mode optimiste, du progrès scientifique et du “tout résolu par la science” éventuellement. Et on voit, à l’occasion de ces maladies émergentes, qu’effectivement la médecine et la science, sont encore, provisoirement, en échec pour la gestion immédiate de la problématique", analyse le chercheur.