La France a lancé ce mardi 4 avril 2023 une « expérimentation vaccinale sur le blaireau, […] comme outil complémentaire aux mesures de lutte actuellement basées sur une réduction ciblée des populations sauvages infectées » par la tuberculose bovine. C’est l’annonce faite par le ministère de l’Agriculture dans un communiqué diffusé le mercredi 5 avril 2023. Cette expérimentation est coordonnée par l’OFB, l’office français de la biodiversité, et l’Anses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire.

Opérations de capture

Cette expérimentation vaccinale est financée par le ministère en charge de l’Agriculture à hauteur de 250 000 euros. Les premiers tests du protocole de vaccination ont débuté dans la région de Nouvelle-Aquitaine ce 4 avril 2023, pour une durée de trois ans. À la fin de cette période, l’expérimentation pourra être étendue « à l’ensemble des zones contaminées ». L’opération consiste à capturer des blaireaux dans la nature et à réaliser des tests de dépistage sérologique par prise de sang. Si le test est négatif, les animaux sont vaccinés avec le vaccin bilié de Calmette et Guérin (BCG). Il s’agit du même vaccin utilisé en santé publique humaine. Dans le cas où le blaireau est infecté, il est éliminé.

Prévenir la contamination des bovins

« Selon l’expérience de nos collègues dans les Îles britanniques, cette stratégie permet de réduire le nombre d’animaux infectés par la tuberculose au sein de leur population, et ainsi de réduire le risque de contamination des élevages de bovins », explique María-Laura Boschiroli, directrice de recherche à l’Anses et responsable du laboratoire national de référence tuberculose.

« Cette expérimentation vise à évaluer les coûts et la logistique. C’est une phase de test de faisabilité qui permettra d’anticiper les coûts à l’échelle nationale », déclare Kristel Gache, Directrice de GDS (Groupement de défense sanitaire) France. Depuis 2001, le pays bénéficie du statut d’indemne. Ce caractère permet « aux filières bovines d’exporter leurs animaux et leurs produits ».