La Variole

Histoire de la maladie

La variole a été à l’origine des premières méthodes réactionnelles de protection (6). 

La variole remonterait à 10 000 avant J.C. et serait apparue en premier au nord-est de l’Afrique, en Chine ou dans la vallée de l’Indus. D’après les connaissances actuelles il s’agirait d’un virus animal qui se serait progressivement adapté à l’Homme (7).

Tous les continents ont été touchés. Au VIIIème siècle la maladie sévissait déjà en Europe. Depuis le Moyen âge il s’agissait d’une maladie endémo-épidémique touchant surtout les enfants et les adolescents. Ceux qui survivaient étaient immunisés mais gardaient des séquelles notamment des marques disgracieuses sur le visage.

Les épidémies revenaient tous les dix à quinze ans en un lieu donné. Au cours de ces épidémies un quart à un tiers des malades mourraient (6,7).

Bien que les données démographiques concernant la variole soient rares ou souvent lacunaires, on peut considérer qu’avant la vaccine il s’agissait du premier facteur de mortalité. Par exemple, le nombre total de victimes au XVIIIème siècle aurait été de 60 millions et sa mortalité de 15 % (6).  

Eléments de clinique

La variole existait sous 2 formes : la variole majeure et la variole mineure. Plus de 90% des cas de varioles étaient caractéristiques excepté la forme hémorragique et la forme maligne. La mortalité de la variole majeure était de plus de 30 % alors que celle de la mineure ne dépassait pas 1%.

Après une période d’incubation de 12 à 14 jours, apparait une fièvre, des céphalées, un état de prostration et des douleurs musculaires. Puis une éruption apparaît sur les muqueuses de la bouche et du pharynx, sur le visage et les bras, pour ensuite atteindre le tronc et les membres inférieurs. L’éruption évolue progressivement vers la formation de pustules puis de croûtes (6,7).

Le vaccin

 Histoire

  • La variolisation : (6,7)
    Les malades ayant réchappé à la variole n’avaient pas de récidive. L’idée de la variolisation est née en Chine il y a plusieurs siècles, mais la description précise n’a été faite qu’en 1693 par le Dr Zhang Lu. Il s’agissait de simuler une primo-infection de variole en choisissant un cas bénin, en prélevant la sérosité des pustules et en l’inoculant à des sujets sains par scarifications.
    La pratique courante en Europe était le passage de bras en bras en prélevant le pus d’une pustule fraîche et en l’inoculant par scarifications chez un sujet sain. Cette technique a été introduite en Europe en 1721 et connut un véritable succès. Néanmoins, des cas de surinfection et des cas de variole grave étaient fréquents. De plus, la pratique entretenait la transmission du virus.
  • L’inoculation de la vaccine : (6–8)
    Edward Jenner médecin de campagne en Angleterre et adepte de l’inoculation fit une observation. Les trayeuses de lait qui avaient contracté une maladie des vaches: la vaccine, étaient indemnes de variole lorsque survenaient les épidémies. La vaccine se manifestait alors par des pustules sur les mains.
    Le 14 mai 1796, il inocula une goutte de pus de ces pustules à un enfant (James Phipps). Un mois après avoir inoculé la vaccine il lui injecta du pus de variole sans déclencher de réaction. Quelques mois plus tard, il réitéra l’expérience avec le même succès et confirma ainsi l’immunité. Il s’agit de la première « vaccination ». Le contenu des pustules est ensuite prélevé et transmis au bras d’un autre patient et ainsi de suite. La variole fut un tel fléau pour l’humanité que les médecins de l’époque ont osé faire le premier test de vaccination sur un enfant sans garantie de succès.

      

Conséquences de la vaccination

Les premières vaccinations en France eurent lieu en 1799. Le nombre de vaccinations passa de 150 000 en 1806 à 750 000 en 1812. Le nombre annuel de décès dus à la variole passe alors de 50 000 / 80 000 cas à environ 2000. Les pays où la vaccination était utilisée ont vu la mortalité due à la variole passer de 10 % à 1% en quelques années (6).

Au cours du XIXème siècle, les dangers de la méthode de bras à bras devinrent évidents. Il y avait de nombreuses contaminations interindividuelles notamment d’hépatite et de syphilis. Le vaccin perdait de son efficacité. L’absence de rappel à l’âge adulte entraîne une baisse de protection. Les épidémies réapparaissent. Par exemple entre 1870 et 1871, il y a eu plus de 200 000 morts en France (6).

En 1804, deux chercheurs italiens (Michèle Troia et Gennato Galbiati) mettent en place une nouvelle méthode pour cultiver la vaccine. Cette méthode est reconnue et recommandée en 1884 lors du Congrès Médical International à Lyon. Le vaccin est amélioré peu à peu. La vaccination fut rendue obligatoire dans l’armée française en 1888. En 1902, la vaccination avec revaccination devint obligatoire. Dans les années 1950, la variole avait déjà disparu de plusieurs régions du globe. En 1980, L’OMS déclare l’éradication mondiale du virus (6,7).

Variole
  • 1870 - 1871 : Plus de 200000 morts de la variole en France
  • 1980 : Eradication de la maladie après 100 ans de campagnes de vaccination