Face au paramyxovirus, le virus responsable des oreillons, trois doses (au lieu des deux actuellement prévues par le calendrier vaccinal) seraient nécessaires. Telle est la conclusion d’un récent travail américain d'épidémiologistes de l'université de Géorgie et de l'université du Michigan publié dans la revue The Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Le schéma vaccinal actuel contre les oreillons (une première dose à 12 mois, la seconde entre 16 et 18 mois en France mais plus tard, vers 4 ans, aux États-Unis) semble en effet ne pas suffire à prémunir toute la vie contre une infection par le virus dit ourlien. Par conséquent, une troisième dose serait nécessaire pour espérer éradiquer la maladie, tout au moins aux États-Unis, comme le précise ici l’étude.
Des complications qui peuvent être graves
Pour rappel, cette maladie virale caractérisée par une inflammation des glandes salivaires (situées à l'avant des oreilles et dites glandes parotides), le plus souvent bénigne (dans 25% des cas, elle passe même inaperçue), peut toutefois se compliquer par une surdité ou une infertilité, en particulier chez les hommes. Le vaccin contre les oreillons développé dans les années 1960 est aujourd’hui administré de manière combinée avec le vaccin contre la rougeole et la rubéole, dit ROR ( rougeole, oreillons, rubéole).
Face aux différentes résurgences épidémiques de ces quinze dernières années dans le monde (États-Unis, Royaume-Uni, Canada, France, Danemark Corée… ), la plupart des cas survenant chez des personnes pourtant complètement vaccinées, les chercheurs se sont interrogés sur les causes et ont alors établi deux hypothèses : soit une diminution dans le temps de la protection du vaccin, soit l’apparition de nouveaux sous-types viraux échappant à la protection vaccinale, ce qui est envisageable dans la mesure où l’on sait qu’il existe 13 génotypes de ce virus. Les résultats de leurs calculs mathématiques — des modèles informatiques examinant près de 40 ans de données sur l'incidence des oreillons ventilées par âge — sont sans appel : la première hypothèse s'avère être la bonne.
Une troisième dose à l'âge adulte
Ils sont ainsi parvenus à calculer qu’à l’âge de 18 ans, seule une personne sur trois est protégée, 12% des jeunes vaccinés ont totalement perdu leur immunité et qu’au final, seuls 50% des vaccinés seront protégés tout au long de leur vie. Selon le communique de l’université de Georgie, les Centers for Disease Control and Prevention ont ainsi rapporté plus de 300 cas en 2022 dans 40 États différents des États Unis. Et les chercheurs de conclure en précisant “qu'en raison de la combinaison d'une immunité décroissante et d'un échec du vaccin primaire, une immunité collective robuste ne peut pas être obtenue avec le vaccin et le calendrier de vaccination actuels”. Un constat qui appelle donc à la révision du calendrier vaccinal qui proposerait une troisième dose à l’âge adulte.