Depuis le début à la mi-mai, la variole du singe – ou monkeypox – est rapportée dans plusieurs pays où le virus n’est pas endémique, notamment en Europe et en Amérique du Nord. « L’identification de cas confirmés et suspects de variole du singe sans liens de voyage directs vers une zone d’endémie représente un événement très inhabituel », indique l’OMS.
La variole du singe est un orthopoxvirus qui provoque une maladie avec des symptômes similaires, mais moins graves, à la variole. Alors que la variole a été éradiquée en 1980, la variole du singe, découverte en 1958, continue de sévir dans les pays d’Afrique centrale et occidentale.
Ce virus se transmet des animaux aux humains. Les cas se trouvent souvent à proximité des forêts tropicales humides où se trouvent des animaux porteurs du virus, notamment des écureuils, des loirs, et différentes espèces de singes. Le premier cas humain a été détecté en 1970 en République Démocratique Du Congo. Depuis, le virus a périodiquement provoqué des épidémies, la plupart se limitant à quelques centaines de cas dans 11 pays africains.
Habituellement, les personnes infectées hors Afrique ont voyagé dans un des pays où le virus est endémique, mais on ne sait pas comment les personnes des groupes testés actuellement ont été exposées au virus, car beaucoup ont rapporté ne pas avoir voyagé – ou en tout cas pas vers des pays où le virus est endémique –, mais les cas incluent des personnes qui s’identifient comme des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. « Stigmatiser les gens à cause d’une maladie n’est jamais acceptable. N’importe qui peut contracter ou transmettre la variole du singe, quelle que soit sa sexualité », insiste l’OMS.
La ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, doit rencontrer ses homologues européens à ce sujet lundi.
2003
En avril 2003, 47 cas confirmés et probables de variole du singe ont été signalés dans six États des États-Unis : Illinois, Indiana, Kansas, Missouri, Ohio et Wisconsin. Toutes les personnes infectées sont tombées malades après avoir été en contact avec des chiens de prairie qui avaient été infectés après avoir été hébergés à proximité de petits mammifères importés du Ghana. C’était la première fois que la variole du singe était signalée en dehors de l’Afrique.
La cargaison contenait environ 800 petits mammifères représentant neuf espèces différentes, dont six types de rongeurs. Les tests en laboratoire ont montré que deux rats géants africains, neuf loirs et trois écureuils à corde étaient infectés par le virus de la variole du singe. Après leur importation aux États-Unis, certains des animaux infectés ont été hébergés près de chiens de prairie dans les installations d’un vendeur d’animaux de l’Illinois. Ces chiens de prairie ont été vendus comme animaux de compagnie avant qu’ils ne développent des signes d’infection.
Le vaccin contre la variole a été utilisé à la fois pour prévenir une nouvelle transmission et pour aider les personnes infectées à combattre le monkeypox. Au moins 30 personnes ont reçu le vaccin, avant ou après l’exposition, car le vaccin contre la variole peut « rendre la maladie moins grave » s’il est administré dans la semaine suivant l’exposition, selon le CDC.
2021
Le 15 juin 2021, un troisième cas de variole du singe a été confirmé au Royaume-Uni. Le patient a présenté une éruption vésiculeuse le 13 juin 2021. Des prélèvements effectués sur les lésions ont été reçus le 14 juin pour confirmation du diagnostic et l’orthopoxvirose simienne a été confirmée par test PCR le 15 juin 2021. Le patient était un membre de la famille des deux cas pour lesquels un diagnostic avait été posé au Royaume-Uni en mai 2021. Les trois cas ont été admis dans un service de maladies infectieuses. Ils sont aujourd’hui totalement rétablis.
Les autorités sanitaires ont identifié 30 contacts proches des cas, qui ont tous été soumis à 21 jours de surveillance. Aucune transmission n’a été constatée en dehors de la famille. Les soignants qui s’occupaient des trois cas dans le service des maladies infectieuses ont été vaccinés.
Le 15 juillet 2021, un cas de variole du singe a été détecté chez un Américain résidant au Texas qui avait voyagé du Nigeria aux États-Unis sur deux vols commerciaux. Le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC, équivalent à Santé publique France) a pu identifier plus de 200 personnes susceptibles d’avoir été en contact avec le patient. Les contacts ont été invités à surveiller leur santé pendant 21 jours. Début septembre, 21 jours se sont écoulés sans que de nouveaux cas soient identifiés et la période de surveillance des contacts restants s’est terminée.
Le 16 novembre 2021, un cas de variole du singe a été détecté chez un Américain résidant dans le Maryland récemment revenu du Nigeria aux États-Unis. L’individu présentait des symptômes légers et a pu se rétablir lors de son isolement sans être hospitalisé.
2022
Le 7 mai 2022, l’OMS a été informée d’un cas confirmé de variole du singe chez une personne qui a voyagé du Royaume-Uni au Nigeria et est ensuite retournée au Royaume-Uni. Le patient a développé une éruption cutanée le 29 avril et est arrivé au Royaume-Uni le 4 mai, quittant le Nigeria le 3 mai. Depuis le 11 mai, une recherche approfondie des possibles cas contacts a été entreprise. Ces personnes sont suivies pendant 21 jours. Aucun n’a signalé de symptômes compatibles jusqu’à présent.
Les scientifiques enquêtent sur la situation d’un résident américain ayant été testé positif à la variole du singe le 18 mai après son retour du Canada aux États-Unis.
Au 21 mai 2022, 92 cas sont confirmés en laboratoire et 28 cas suspects de variole du singe avec des enquêtes en cours ont été signalés à l’OMS par 12 États membres de l’OMS qui ne sont pas endémiques pour le virus (Australie, États-Unis, Royaume-Uni, France, Belgique, Espagne, Portugal, Suède, Pays-Bas, Italie, Allemagne et Canada). Aucun décès associé n’a été signalé à ce jour. La majorité des cas se situe au Canada, au Royaume-Uni, en Espagne et au Portugal.
Au 23 mai 2022, l’Agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) a détecté 36 cas supplémentaires de variole du singe en Angleterre. Les derniers cas portent à 56 le nombre total de cas confirmés en Angleterre depuis le 7 mai.
Le 25 mai 2022, un arrêté est publié en France au Journal officiel pour autoriser la vaccination contre la variole du singe. Le vaccin est à destination des personnes contacts à risque d’une personne atteinte de l’infection ou des professionnels de santé en milieu de soins exposés au virus. Au 25 mai 2022, 7 cas confirmés ont été rapportés en France : 4 en Ile-de-France, 1 en Auvergne-Rhône-Alpes, 1 en Occitanie et 1 en Normandie.